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Explosion -risques dans les laboratoires : une élaboration pratique
16-02-2021
Un risque qui est régulièrement sous-estimé est la formation d'une atmosphère explosive et les conséquences après inflammation. Lorsque vous travaillez avec des produits inflammables et volatils, vous devez y prêter l'attention nécessaire. Dans les usines de production et les équipements de traitement, cela se fait généralement, mais dans de nombreux cas, pas en laboratoire.
Introduction
De nombreuses entreprises en Belgique et aux Pays-Bas possèdent leur propre laboratoire (R&D). Les dangers chimiques intrinsèques des produits sont généralement bien connus. La modernisation relativement récente de cette matière, à savoir l'introduction de REACH, a certainement contribué à une meilleure compréhension de celle-ci.
Cependant, un risque régulièrement sous-estimé est la formation d'une atmosphère explosive et les conséquences d'une inflammation. Lorsque vous travaillez avec des produits inflammables et volatils, vous devez y prêter l'attention nécessaire. Dans les usines de production et les équipements de traitement, cela se fait généralement, mais dans de nombreux cas, pas en laboratoire.
ISMA essaie toujours d'évaluer les installations et les situations de manière pragmatique et de ne prescrire que des mesures de contrôle judicieuses. Cet article examine de manière pratique la nécessité du zonage et de la protection de certains équipements liés au laboratoire, de telle sorte que le lecteur puisse facilement déterminer si des mesures supplémentaires seraient nécessaires dans son entreprise.
Armoires chimiques/Sécurité chimique
Question : Si j'ai un stockage limité de liquides inflammables, et qu'ils sont tous stockés dans un casier chimique conforme, un dossier ESD et/ou un dossier de zonage sont-ils toujours nécessaires pour cette zone ?
Réponse : ATEX 153, la directive sociale, stipule qu'en tant qu'entreprise, on est obligé d'établir un EDS avec un fichier de zonage lorsque des produits inflammables sont utilisés. Par conséquent, l'employeur est tenu d'effectuer une analyse des risques, et pour faire cette analyse des risques correctement, il faut du zonage. Un rapport de zonage est donc une partie indispensable d'une EDD, et donc aussi une obligation légale.
La première question qui se pose est la suivante : Travaille-t-on avec des liquides inflammables ? C'est le point d'éclair qui est utilisé ici. En Belgique et aux Pays-Bas, la limite est de 45°C. Au-delà de ce point, le zonage n'est généralement pas appliqué. (Si vous travaillez à température ambiante). Supposons que le point d'éclair soit inférieur à cette température.
La deuxième question devient alors : comment faire l'analyse des risques sur une telle armoire chimique ? Eh bien, pour s'inspirer du zonage, on peut consulter la NPR7910-1, mais celle-ci est très difficile à appliquer à cette situation. Après tout, quelle est la probabilité qu'une telle bouteille de produit fuie, et quelle quantité s'échapperait ? Il est difficile de le quantifier et donc de définir une zone possible.
Dans ce cas, la meilleure question est la suivante : est-il totalement exclu qu'une bouteille puisse fuir ? En d'autres termes : "Quelle est la probabilité qu'un mélange explosif se forme ?". C'est en fait la définition du zonage.
Si l'on utilise uniquement des emballages non approuvés, la possibilité de fuites peut être exclue. Cependant, une armoire chimique est souvent utilisée pour le stockage de bouteilles, à partir desquelles elles sont ensuite remplies dans des récipients plus petits. Et lorsqu'un emballage approuvé par l'ONU a été ouvert, l'approbation de l'ONU expire.
Une autre ligne directrice sur laquelle on pourrait s'appuyer est le régime des emballages LQ (limited quantities), moins de 5 litres. Cependant, LQ exige un double emballage et ne s'appliquera donc probablement pas ici.
Ce qui précède indique qu'il sera très difficile d'exclure complètement les fuites, avec une certitude de 100%. Après tout, il semble plus probable que l'on insère une bouteille qui n'est pas correctement scellée, ou pire encore, un emballage avec une valve d'évent. Vous n'êtes toujours pas convaincu : mettez votre nez dans l'armoire à pharmacie. Vous sentirez probablement que le rejet de substances n'est pas inconcevable. C'est pourquoi on parle de source de danger secondaire, c'est-à-dire que le rejet est peu probable, ou inférieur à 10 heures par an.
"Quelle est la probabilité qu'un mélange explosif se forme ?" C'est la définition du zonage. |
Il en résulte donc que le zonage est nécessaire. Si l'histoire d'une source secondaire de danger est suivie, cela signifie une zone 2 dans l'armoire. Ceci est réaliste si l'armoire dispose d'une ventilation. La raison pour laquelle, avec une ventilation, cela reste une zone 2 est que la ventilation peut échouer, et donc les vapeurs peuvent s'accumuler. S'il n'y a pas de ventilation, il s'agirait même d'une zone 1, avec une zone 2 à une distance de 1m à l'extérieur de l'armoire. Imaginez qu'une bouteille de produit inflammable ait fui toute la nuit et que la porte soit ouverte le matin. La présence d'une source d'inflammation à proximité de l'armoire constitue alors un risque potentiel. La définition d'une zone 2, avec des mesures d'accompagnement, rendra ce risque gérable.
Comme nous l'avons déjà brièvement mentionné plus haut : lorsque le zonage a été effectué, les sources d'inflammation doivent être examinées. Afin de vérifier si le mélange explosif peut être enflammé, il est nécessaire de passer en revue les sources d'inflammation qui sont (ou peuvent être) présentes dans l'armoire. (Lampe, pompe électrique, autre électronique, etc....). L'équipement d'une zone doit être adapté à cela par le biais d'une certification ATEX. Cependant, on se lance souvent dans une recherche infructueuse d'une armoire certifiée ATEX. En revanche, on ne trouvera pas d'armoire chimique certifiée ATEX. Pourquoi pas ? Eh bien, une armoire est conforme à l'ATEX 114 (le frère économique de l'ATEX 153), pas un appareil. La raison pour laquelle la boîte n'est pas un appareil : une boîte ne possède pas sa propre source d'énergie. (De même, vous ne trouverez pas de silo certifié ATEX ou de porte certifiée ATEX). Toutefois, si vous suspendez une lampe dans l'armoire, elle doit être conforme à la zone déterminée précédemment.
Un exercice analogue doit être réalisé dans la pièce où se trouve cette armoire. Y a-t-il un risque existant de mélange explosif ? ISMA recommande ici l'approche suivante :
Si la ventilation est présente dans l'armoire, aucune zone externe ne doit être définie. La probabilité que la ventilation échoue pendant une longue période et que, dans le même temps, une atmosphère explosive s'accumule à l'intérieur et s'échappe par les portes, qui sont conçues pour garder les vapeurs dangereuses à l'intérieur, est négligeable.
S'il n'y a pas de ventilation, une zone 2 doit être définie à l'extérieur de l'armoire, avec une distance de 1m. Cette zone doit également être considérée comme ascendante.
Armoires/tiroirs à fumées
Question : Je travaille avec des produits inflammables, dois-je acheter une sorbonne antidéflagrante ?
La question ci-dessus n'est pas totalement injustifiée, et constitue un réflexe logique. Une explosion dans une sorbonne n'est malheureusement pas un phénomène rare, et la forte probabilité de proximité avec un travailleur augmente considérablement les conséquences possibles.
Cependant, il existe un certain nombre d'idées fausses à ce sujet. L'idée fausse la plus importante est "qu'une sorbonne antidéflagrante est construite pour limiter les conséquences d'une explosion". La pression dans une explosion (de gaz) peut atteindre plusieurs bars, et à de telles pressions, même le verre de sécurité formera des projectiles dangereux. La seule chose que fait une sorbonne antidéflagrante est de ne pas introduire de sources d'inflammation supplémentaires.
Autre idée fausse : "Le ventilateur de la sorbonne doit être ATEX, car un produit inflammable est utilisé dans la sorbonne". Si la sorbonne est utilisée correctement, le taux de ventilation de cette pièce est si élevé que le risque de mélange explosif est négligeable dans la plupart des cas. Les gaz inflammables formés ne sont libérés que dans une mesure limitée. Pensez par exemple à une installation de distillation, où il y a une fuite devant le refroidisseur ou une rupture dans l'eau de refroidissement. D'autre part, verser une bouteille contenant un produit inflammable dans la sorbonne n'est pas une pratique attendue, et une surestimation grossière de la source de fuite potentielle.
En résumé, travailler avec des produits inflammables n'est pas automatiquement une raison de rechercher des sorbonnes antidéflagrantes. À l'intérieur des sorbonnes standard, aucun composant électrique n'est prévu en standard, l'éclairage est protégé par un épais morceau de verre de sécurité, les interrupteurs sont toujours à l'extérieur, et tout le câblage est situé dans la double paroi, à l'abri de l'espace de la sorbonne. Lorsqu'un gaz inflammable atteint le ventilateur, il est déjà tellement dilué que sa concentration est bien inférieure à la LIE.
Alors comment se fait-il que des accidents se produisent encore régulièrement ? La réponse ne se trouve pas dans la sorbonne elle-même, mais à l'extérieur : l'utilisateur et le manque de formation concernant les risques spécifiques d'explosion. Un certain nombre d'erreurs courantes sont énumérées ci-dessous.
Cause 1 : Explosions causées par une réaction chimique.
L'ATEX ne couvre pas les explosions provoquées par des réactions chimiques. Ainsi, si une réaction chimique crée une pression telle qu'elle conduit à une explosion, une sorbonne antidéflagrante n'y changera rien. Si cette cause ne peut être exclue avec certitude, il faut envisager de rendre le récipient de réaction suffisamment faible ou de le doter d'un point faible. De cette façon, la pression résultante peut être arrêtée par la paroi protectrice de la sorbonne. Si l'on ne peut pas garantir que la pression dans une cuve de réaction restera basse, il faut prendre des mesures supplémentaires et ne pas se fier à la solidité de la sorbonne.
Cause 2 : Introduction des sources d'inflammation
Comme indiqué précédemment, il faut s'attendre à ce que la concentration de gaz inflammables ait suffisamment baissé lorsque ce flux de gaz atteint l'extraction. Toutefois, cela ne s'applique pas nécessairement à la concentration de gaz inflammables sur la surface de travail de la sorbonne ! On y trouve souvent des équipements qui n'y ont pas leur place, par exemple des plaques chauffantes, des équipements d'agitation, etc., et qui ne sont pas certifiés ATEX. Ceux-ci peuvent donc servir de source d'inflammation. L'installation permanente de ces dispositifs dans une sorbonne doit être accompagnée de l'analyse des risques nécessaire, et les employés doivent être conscients des dangers encourus. Une attention particulière doit également être accordée aux buses d'extraction flexibles et mobiles afin d'extraire de manière très spécifique. La combinaison de métal et de plastique avec un flux d'air continu signifie qu'ils peuvent devenir hautement chargés et provoquer de puissantes décharges d'étincelles. Par conséquent, assurez-vous que ces pièces sont toujours correctement et adéquatement connectées et mises à la terre.
Cause 3 : introduction d'autres objets dans la sorbonne.
La circulation de l'air dans une sorbonne est assurée si la paroi mobile est à l'état abaissé et si ce flux d'air peut se déplacer librement. Cependant, une sorbonne est souvent utilisée comme un mini-entrepôt pour les bouteilles contenant des produits inflammables ou toxiques. Cette pratique entrave le flux d'air prévu, et peut même créer des zones mortes. Une fuite secondaire, telle qu'une bouteille qui ne se ferme pas correctement, va maintenant entraîner une accumulation et la formation d'un mélange explosif, avec tous les risques que cela comporte. De plus, dans les laboratoires qui ne sont pas occupés 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, les hottes sont parfois éteintes le week-end. Combiner cette pratique avec le stockage de produits inflammables est évidemment inadmissible. En résumé, le conseil suivant : ne placez que les éléments nécessaires à l'expérience dans une sorbonne, surtout lorsque vous travaillez avec des produits (hautement) inflammables.
Supplémentaire : Les réglementations relatives aux sorbonnes sont décrites dans la norme EN 14175 et traduites dans la directive NPR 4500. Il contient une liste de contrôle pratique pour vérifier périodiquement le bon fonctionnement de la sorbonne et la manière dont ce contrôle doit être effectué. Une sorbonne correctement entretenue est, bien sûr, l'une des conditions de base pour travailler en toute sécurité.
Conclusion
Dans le texte ci-dessus, deux problèmes pratiques ont été élaborés, inspirés par des questions et des observations que l'ISMA reçoit régulièrement de laboratoires du monde des affaires.
À l'aide de ce texte, vous pouvez facilement vérifier s'il existe une possibilité d'amélioration dans ces domaines au sein de votre entreprise.
Législation
Cet article ne fait pas toujours directement référence à la législation ou aux normes. Toutefois, le système tel que discuté est soutenu par la législation ATEX et les normes connexes.
Enfin
Cet article ne couvre certainement pas tous les risques d'explosion possibles dans un environnement de laboratoire, mais s'attarde uniquement sur deux exemples fréquents. Toutefois, si vous avez des questions sur une application spécifique, ISMA peut toujours vous conseiller.